L'aiguille sèche en physiothérapie
avec Marie-Pierre Germain, physiothérapeute à la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport
Lorsqu’on récupère d’une blessure, l’attente peut paraître interminable. On souhaite guérir le plus vite possible pour pouvoir recommencer à pratiquer son sport ! Heureusement, il y a de nombreux outils qui peuvent t’aider.
Savais-tu qu’on utilise des aiguilles en physiothérapie ? Marie-Pierre Germain, physiothérapeute de la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport, démystifie avec nous cette pratique.
L’aiguille sèche, à quoi ça sert ?
On l’appelle aiguille sèche parce qu’il n’y a aucune injection. C’est une aiguille ultra fine à usage unique que l’on vient introduire sous la peau à différentes profondeurs. Elle peut même se rendre jusqu’au muscle ! En effet, c’est une excellente façon de venir soulager diverses tensions musculaires.
Les aiguilles se sont aussi révélées très efficaces pour relâcher les points gâchettes, communément appeler les « trigger points ». Pour le commun des mortels, nous avons plutôt tendance à appeler ça, un nœud !
De façon plus détaillée, les aiguilles servent à traiter :
- Les signes et symptômes inflammatoires
- La douleur
- L’œdème
- La désorganisation tissulaire associée à un processus inflammatoire
Bien plus que les aiguilles !
Avant toute chose, il faut savoir que les punctures physiothérapiques à aiguille sèche sont complémentaires à la physiothérapie. Le traitement, c’est simplement la partie visible de l’iceberg. Derrière le métier de physiothérapeute, se cache un processus très méticuleux. Chaque étape est cruciale pour offrir un service complet et personnalisé au patient ou à la patiente.
Prenons l’exemple d’une périostite, voici les étapes de prise en charge :
Étape 1 : Analyser la condition du patient
Tout d’abord, il faut trouver les facteurs intrinsèques. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans le corps du patient ou de la patiente ? Ensuite, il faut analyser les facteurs extrinsèques. Ces derniers résultent généralement d’un changement drastique de routine sportive. Par exemple, quelqu’un qui ne court jamais décide soudainement de s’entraîner pour un marathon et commence à courir 50 km par semaine. Il est possible que le corps trouve ça difficile !
Étape 2 : Traiter
Soulager les symptômes d’un(e) patient(e) est bien sûr une partie importante du traitement. C’est ici que les aiguilles peuvent trouver toute leur utilité. En revanche, l’aiguille est un outil parmi tant d’autres, au même titre que les massages ou les étirements.
Étape 3 : Donner des exercices
Les exercices sont indispensables si on souhaite voir des progrès sur le long terme. Pour une périostite, il faut comprendre d’où viennent les causes et donner des exercices pour les corriger. Elles peuvent venir du manque de force, de souplesse, de contrôle moteur, etc.
Étape 4 : Éduquer et guider la reprise du sport
Les physiothérapeutes ont un grand rôle à jouer dans l’éducation. Le corps humain est rempli de complexités. Si l’on veut agir à long terme sur une patient(e), il est important d’enseigner les bonnes habitudes à prendre. Au bon moment, les physiothérapeutes peuvent aussi aider le patient ou la patiente à reprendre adéquatement son sport de façon progressive. Souvent, c’est plus tôt qu’on pourrait le penser !
Conclusion
En conclusion, l’aiguille est une corde de plus à l’arc des physiothérapeutes. Par ailleurs, dans ce métier, chaque détail est important. Avant de pouvoir soigner une blessure, il est primordial d’en comprendre la source. Marie-Pierre Germain explique d’ailleurs que lorsqu’un(e) patient(e) se présente « J’ai une job de détective à faire, et donc un bon physio, c’est un bon détective ! »
Marie-Pierre Germain
Marie-Pierre a gradué de l’Université de Montréal en 2005 et pratique à la Clinique de médecine du sport de l’Université de Montréal depuis l’obtention de son diplôme. Elle a à cœur le bien-être de ses clients et clientes, et fera tout en son pouvoir pour les ramener à la pratique de leur sport, qu’il soit de niveau récréatif ou de haut niveau.